Décès d’Albert Camus
Villeblevin se serait bien passé d’une telle notoriété. Mais les choix du destin nous échappent ; ainsi, c’est sur le territoire de la commune au lieu-dit « le Petit Villeblevin » que l’absurdité d’un accident d’automobile a provoqué la mort d’Albert Camus.
Albert Camus a passé les fêtes de cette fin d’année 1959 à Lourmarin ( Vaucluse) avec sa famille et ses amis, les Gallimard. Le retour sur Paris est organisé pour le 4 janvier 1960. Albert Camus a prévu de rentrer en train mais Michel Gallimard insiste pour le conduire en voiture. Après avoir accompagné sa femme et ses deux enfants à la gare d’Avignon il part avec les Gallimard dans leur Facel Vega. Dans sa mallette il a le manuscrit inachevé (144 pages) de son dernier roman « Le Premier Homme ».
Après une halte à l’Hôtel de Paris à Sens pendant midi (actuellement « Hôtel de Paris et de la Poste »), ils repartent ce 4 janvier 1960 par la nationale 6. 24 kilomètres plus loin en passant sur la Commune de Villeblevin, la Facel Vega qui roule à vive allure, quitte la route, s’écrase contre un arbre, rebondit sur un autre et se disloque. La montre du tableau de bord est bloquée à 13h55. Michel Gallimard, grièvement blessé est transporté à l’hôpital de Montereau, Janine et Anne Gallimard sont indemnes! Albert Camus, lui, est tué sur le coup. Coïncidence étrange, c’est un de ses homonymes le docteur Marcel Camus de Villeneuve la Guyard qui a constaté sa mort. Son corps fut veillé toute la nuit dans la salle principale de la mairie de Villeblevin.
Le lendemain son corps était transporté à Lourmarin (Vaucluse) où il venait d’acheter une propriété et où il fut inhumé. Cinq jours plus tard, Michel Gallimard décède à l’hôpital de Montereau.
Remise du Prix Nobel de littérature en 1957
Ainsi s’est achevée, à 47 ans, la vie de l’un des plus grands écrivains et philosophes du 20e siècle, récompensé en 1957 par le prestigieux PRIX NOBEL de littérature. Le corps d’Albert Camus fut déposé dans une salle de la mairie de Villeblevin puis transporté à Lourmarin où eu lieu le 6 janvier 1960 son inhumation. Le cercueil fut directement conduit au cimetière où fut posée une simple pierre tombale, portant le nom de CAMUS ainsi que ses dates de naissance et de mort 1913 – 1960.
En 1967, l’énorme bloc de pierre de la fontaine de Villeblevin , située en face de la mairie, fut orné d’un portrait de Camus en bas-relief et d’une phrase de Camus gravée : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme ».
Sur une autre face de la fontaine , une plaque de bronze indique : « Le Conseil général de l’Yonne en hommage à l’écrivain Albert Camus qui fut veillé à la mairie de Villeblevin dans la nuit du 4 au 5 janvier 1960 ».