L’église Saint-Médard et Saint-Michel
L’église Saint-Médard dont la haute tour carrée date de 1586 possède 3 portails (fin 18ème) encadrés par d’énormes contreforts. Elle possède une triple nef, des arcades ogivales du 16ème et des pilastres toscans. Son clocher convexe est surmonté d’un campanile. sa chaire est du 18ème siècle. L’église héberge en son sein, depuis 1887, un orgue à 8 registres fabriqué par le facteur d’orgue parisien Aristide Cavaillé-Coll (Voir l’article sur « les amis de l’orgue » dans la rubrique « patrimoine communal »). Son origine remonte au Xlème siècle (entre 1080 et 1120 environ). Le premier prêtre dont le nom nous soit parvenu s’appelait Estienne cité dans un acte datant de1130.
Elle fut reconstruite au XVIème siècle (sur l’un des contreforts on lit 18 juin 1586).
« L’an de grâce notre seigneur [????]
aux chrétiens salut et honneur [????]
ceste pierre a este assise par moi
(curé de) cette église [????]
qu’on ne doubte mon nom [????]
Me Jehan rognon »
A cette époque, Villeblevin dépendait du diocèse de Sens. Au Xlllème siècle avait été également fondée une chapelle dite de Pontpierre aulieu-dit « la maladrerie ».
Le 1er mars 1789 est lue au prône de la messe dans l’église la convocation des Etats Généraux par le roi Louis XVI; il y est annoncé la rédaction des cahiers de doléances.
De 1877 à 1879, l’église qui était en très mauvais état a été restaurée grâce aux donations des paroissiennes Mme Tonnellier (Angèle) et 2 des 3 sœurs Lorillon (Marie Caroline, et Louise Elisabeth Léonie), filles de Pierre Cincinnatus orfèvre à Paris.
La charpente a été complètement remaniée, la toiture refaite entièrement en ardoises, le clocher surélevé. L’église possède une chaire remarquable, spécimen de menuiserie du XVIème siècle, mais surtout un orgue (don d’Angèle Tonnellier) construit par le célèbre facteur Aristide Cavaillé-Coll, celui qui édifia, entre autre, les grandes orgues de Notre-Dame de Paris.
Le cimetière qui entourait l’église fut translaté en 1889 à son emplacement actuel grâce aux dons, de nouveau, d’Angèle Tonnellier qui demanda qu’on y édifia une place publique et qui pris en charge le coût de la totalité des travaux, tant de la translation que de l’aménagement.
Les cloches
1543, 1544 : Inauguration et baptême des cloches de l’église. Les inscriptions qui suivent ont été relevées en 1769 par Nicolas François Bourjot, curé d’alors à Villeblevin.
En fin des actes de baptême de l’année 1769, il a écrit en ces termes :
« Choses remarquables en 1769 : J’ai fait la visite du clocher avant la fonte de notre grosse cloche pour y lire les inscriptions et voir l’antiquité des cloches. J’ai lu sur la grosse cloche qui était cassée de l’année dernière :
« Ce (???) Catherine suis nommée par ….
Damoiselle Katherine de Villiers Dame de VILLABLOVAIN
élevée l’an mil VC XLIIII »
– Sur la seconde cloche (taille moyenne), il a été relevé :
« Je …. MEDARD suis nommée par JEHAN DESMARQUETS escuyer,
Seigneur de VILLEBLOUAIN en partie, élevée en l’an mil VC XLIII »
– Sur la troisième (la plus petite) :
« MARIE nommée par les habitants de VILLEBLOUAIN, élevée en l’an mil VC XLIII »
En 1617, baptême et bénédiction d’une des cloches de l’église, voici l’inscription qui y figurait :
« Je esté faicte pour servir à Dieu en l’église de VILLEBLOUVIN
et suis nommée MARIA, Me JEHAN ROGNON,
curé dudit lieu m’a bénit en l’an 1617″
Une cloche installée en 1877 s’est détachée de son ancrage le 20 avril 1987 (jour de Pâques) soit après 110 ans de fonctionnement. Elle portait cette inscription :
« J’ai été placée ici par les habitants de Villeblevin comme souvenir de la restauration du clocher.
J’ai été bénite le 1er juillet 1877 par Mr Victor DENIZOT curé, en présence de M. François Brossard maire et Mrs DUMANT Jean-Baptiste, DUMANT Constant, VERIEN Guillaume, DESCOURTIS Michel et THORAILLER Basile, marguilliers. Ils m’ont donné le nom de Victorine Françoise ».
(CHAMBON et fils – fondeurs à Montargis – Je pèse 686 kg).
Afin de procéder au remplacement de Victorine Françoise détériorée le 20 avril 1987, le conseil municipal, après diverses consultations, a confié à l’entreprise Cornille Havard de Villedieu-les-Poêles (Manche) la confection d’une cloche neuve.
Les ouvrages de maçonnerie nécessaires à la création d’un oculus ont été effectués par la société Dagan-Bornet à Valognes (Manche), entreprise agréée par les monuments historiques.
Cette nouvelle promue au clocher a rejoint ses compagnes le mardi 15 mars 1988 et le 20 mars elle manifestait sa joie en sonnant à toute volée. Elle a été bénite le 6 mars 1988 en présence de nombreuses personnalités et baptisée « Françoise Emmanuelle » par Monseigneur Streiff, évêque de Nevers.